Développer les continuités écologiques et trames vertes

L'infrastructure écologique de notre territoire se compose de deux éléments essentiels :

• Les réservoirs écologiques comme les Voirons et le Salève, qui abritent de nombreuses espèces, ainsi que des habitats naturels plus restreints comme les zones humides
• Les corridors biologiques, ces axes de déplacement sécurisés qui permettent à la faune de circuler d'un espace naturel à un autre, assurant ainsi la pérennité et la diversité génétique des populations animales

Sur certaines zones de notre territoire, ces corridors deviennent de plus en plus restreints, menaçant directement la biodiversité locale.

Annemasse Agglo met en œuvre plusieurs stratégies complémentaires :

• Limiter l'étalement urbain et gérer de façon adaptée les sites naturels
• Protéger et renforcer les corridors biologiques par des plantations ou la construction d'infrastructures de franchissement routier
• Développer la nature en ville et les pénétrantes de verdure au sein des zones urbanisées
• Réduire les impacts de la fréquentation humaine sur les espaces sensibles (extinctions lumineuses, etc.)

Dans le cadre de son SCOT révisé de 2021 et de son Contrat de territoire Espaces Naturels Sensibles, Annemasse Agglo a identifié et étudié l'ensemble des corridors utilisés par la faune terrestre sur son territoire. L'objectif est double : les protéger dans les documents d'urbanisme et les restaurer lorsqu'ils sont devenus peu fonctionnels (passage de route, pollution lumineuse...).

Les enjeux sont importants :

• Malgré son caractère urbain, notre territoire abrite encore une faune sauvage nombreuse et diversifiée
• Les corridors biologiques sont menacés par l'urbanisation, risquant d'isoler certains espaces naturels
• La présence humaine, omniprésente et constante, perturbe la faune sauvage
• Il est crucial de préserver les déplacements à toutes les échelles, de la grande faune (comme les cerfs) à la petite faune (comme les batraciens)

Annemasse Agglo gère 9 zones d'activités économiques sur son territoire. Deux corridors biologiques traversent deux de ces zones : Altea à Juvigny et Borly à Cranves-Sales.

En 2025, des travaux de restauration débutent sur ces deux sites pour renforcer les corridors existants :

• Zone d'activités Altea : 6 secteurs de plantations sont prévus, avec environ 100 arbres et 1100 arbustes pour conforter le corridor utilisé par la faune terrestre. Des mares seront créées pour diversifier les habitats naturels. Une première phase a déjà permis de planter 15 arbres et 500 arbustes en mars 2025. La gestion des espaces verts publics est également adaptée.
• Zone de Borly : Les travaux visent à restaurer le corridor entre la Menoge et le bois de Rosses, utilisé principalement par la petite et moyenne faune. L'étude de 2023 prévoit une vingtaine d'arbres, 500 arbustes et une haie champêtre sur quatre secteurs.

Ces projets sont menés avec l'appui d'un écologue, et toutes les plantations utilisent des végétaux labellisés "Végétal local".

Pourquoi utiliser le label "Végétal local" ?

Ce label garantit que les plants sont issus de graines collectées en milieu naturel, sans sélection humaine ni croisement, et qu'ils sont naturellement présents dans notre région biogéographique des Alpes.

S'engager avec ce label, c'est :

• Préserver les espèces végétales locales et leur diversité génétique, les rendant plus résistantes aux maladies et au changement climatique
• Soutenir l'économie locale et réduire notre bilan carbone en limitant les transports
• Assurer une meilleure reprise des plantations
• Réduire les besoins en arrosage et en intrants

Les plants utilisés sont jeunes pour favoriser leur reprise, ce qui signifie que le résultat final ne sera visible qu'après quelques années de patience.

Pour consolider les corridors biologiques, Annemasse Agglo a lancé en 2024 un accompagnement des agriculteurs pour planter des haies et des arbres sur les espaces agricoles du territoire.

Au-delà des bénéfices pour l'agriculture, ces plantations renforcent l'infrastructure écologique de notre territoire. Plusieurs espèces animales patrimoniales dépendent de ces haies, vergers ou arbres pour une partie de leur cycle de vie, pour s'alimenter ou se déplacer : insectes du bois, chauves-souris, rapaces nocturnes et bien d'autres.